C'était la loose à Bialystok ! Comme c'est une grande ville, on se faisait déjà tout un plan : un restau d'abord, B avait déjà préparé ses souliers noirs et sa belle chemise, et après le restau, une petite vodka dans un bar, parce que, hein... on n'en a eu qu'une fois de la vodka, jusqu'alors, et on nous a bien dit que la vodka polonaise, elle est infiniment mieux que la vodka russe, ça doit être l'effet OTAN (ou NATO pour les anglophones qui nous lisent, je vous jure qu'il y en a). Première catastrophe, notre hôtel est assez luxueux, mais il est au milieu de nulle part. Enfin pas tout à fait, il y a des zones commerciales autour, mais comme c'est le "jour de la constitution", c'est férié et tout est fermé. Pas grave, un bel hôtel comme ça, il doit y avoir un restaurant : ah non, nous dit l'hôtesse, désolée, le restaurant est fermé (tout ça avec le traducteur, bien sûr). Mais elle nous conseille une pizzeria à une distance raisonnable. Bon d'accord ! Mais on prendrait bien une bière avant d'y aller, il doit bien y avoir un bar dans cet hôtel, comme dans tout hôtel normal. L'hôtesse toute contente nous dit c'est 12 PLN, puis elle nous installe dans des beaux fauteuils sur la terrasse. Et rien ne se passe pendant dix bonnes minutes. Je me dis que sûrement il faut payer d'avance, alors je retourne la voir avec les 24 PLN : elle était en train de se débattre avec une trentaine de trousseaux de clés, désespérée : elle ne parvenait pas à ouvrir la caisse, la pauvre. Alors je sors mon traducteur, et je lui dis : Zapomnij o tym, bedzie dobrze (bon, là, débrouillez-vous, je ne traduis pas !). Ah... le bonheur, elle m'aurait sauté au cou ! (en fait, à cause du jour férié, c'était une intérimaire, complètement perdue !). Nous voilà donc partis en quête de pizzeria, 3 km jusqu'au centre ville au moins. Et tout était fermé, sauf un kebab ! Et on a eu du coca... Voilà comment finissent les beaux rêves !
L'étape du jour : on a quitté Bialystok sous l'averse, et on a avancé en voiture d'une quarantaine de kilomètres jusqu'à l'accalmie. On a bien fait de se décider à rouler à vélo, parce que finalement l'étape n'était pas mal du tout, d'abord dans un paysage très normand au bord de la Narew, sur des petites routes et des chemins. Puis une longue route forestière d'une trentaine de kilomètres dans le parc naturel "Biebrzanski Park Narodowy" où on aurait pu voir des bêtes sauvages s'il n'y avait pas eu autant de voitures et de touristes. En fait de bêtes sauvages, on se contentera des cygnes sur la Narew. Observez au passage une DS break, c'est une rareté, et on en trouve une ici, au fin fond de la Pologne !
AM nous demande jusqu'où on va socialiser... Malheureusement cette cycliste polonaise roulait dans l'autre sens, mais nous lui avons quand même offert un café, made in Bialetti, et un carré de chocolat.
Arrivés à Goniadz, un bel appartement en pleine campagne, pas de restau, pas de bar ce soir !